mardi 8 mai 2012

D'abord il faut tout oublier :

Où de dehors vers dedans vient quoi du début vers dehors allant ; quand finit dehors après alors là dedans avant arrive quoi vers dehors tâte ensuite pour tard choisir ; où c’est devant derrière par dehors, pourtant qui après loin dedans plutôt reste là sinon parti ; d’où c’est, quand là de dedans vers dehors vient, seul reste où après arrêt après poursuit, ainsi faisant ça agit ; quoi agit, ça faisant ainsi, poursuit après arrêt après où reste ; seul vient dehors vers dedans de là quand c’est d’où parti, sinon là reste plutôt dedans loin après ; qui pourtant dehors par derrière devant c’est où, choisir, tard pour ensuite ; tâte dehors vers quoi arrive, avant dedans là alors ; après dehors finit quand ; allant dehors vers début du quoi, vient dedans vers dehors de où
Wo von außen nach innen kommt was von anfang nach außen geht; dann aus außen später und nach innen früher wird was nach außen riecht und für später steht; wo, was vor später früher außen, aber was nach später innen eher da steht denn geht; wo das, wann dort von innen nach außen kommt, nur steht wo später aus später geht, so es das tut; was tut, daß es so geht, später aus später wo steht; nur kommt außen nach innen von dort wann das wo geht, denn steht da eher innen später nach; was aber außen früher später vor was wo steht, später für und; riecht außen nach was wird, früher innen nach und; später außen aus dann; geht außen nach anfang von was, kommt innen nach außen von wo

Traduit de l’allemand par Jean-René Lassalle
Extrait de : Oskar Pastior: Kopfnuß Januskopf, Hanser 1990
Série des palindromes, lisibles à l’identique du début à la fin, et à rebours de la fin vers le début ; ici : un palindrome de mots.

Karlheinz Stockhausen (1928-2007)




28.LE PARISIEN

d'abord il faut tout oublier. son adresse.son nom.ce que l'on a appris.ce que l'on a voulu apprendre.la musique lointaine des pays que l'on verra jamais.ensuite, on peut s'approcher.Monsieur le Poème dort.surtout ne pas faire de bruit.ne pas le réveiller brusque ment.car alors il prendra ses bagages et s'en ira pour toujours.il faut tirer les rideaux.pour chasser les mauvais rêves qu'il a dû faire.puis poser doucement le café à côté de lui.le cendrier.ses cigarettes préférées.et attendre. En ce moment il se réveille mais ne dit rien.il réfléchit.s'il croit que tu es trop seul trop désespéré trop...trop...alors il te parlera.et longtemps après que tu aies fini de transcrire l'acier de ses paroles coupera les branches sèches de l'arbre que ton père a planté lorsque tu es né.
Letitia Ilea, Terrasses, cipM/Spectres Familiers, 2006, sans pagination

György Ligeti (1923-2006)